L’OM pique sa crise
L'Equipe

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Logiquement battus à domicile par Nice, les Marseillais sont déjà très loin de leurs objectifs de début de saison.
Alors que 
se profile la Ligue des champions, Marseille vit des heures difficiles. La 
défaite hier soir au Stade-Vélodrome face à l’OGC Nice (0-2) relègue le club 
olympien à la 14e place du classement à 7 points du leader nancéien. 
L’entraîneur Albert Émon est désormais sous pression avant le choc face au PSG 
dimanche à Paris. 
C’est une terrible claque que les Marseillais ont pris en plein visage hier soir 
devant leurs supporteurs. Ils attendaient ce match contre Nice pour remporter 
enfin leur première victoire de la saison à domicile face à un adversaire qui 
restait sur 12 défaites consécutives au Vélodrome. Au bout du compte, c’est une 
défaite alarmante qui a sanctionné le non-match des Olympiens incapables de se 
créer une seule occasion de but. Les voilà englués dans la deuxième moitié du 
classement, 14e avec 6 points, très loin de leurs ambitions de début de saison.
Au coup de sifflet final, le Vélodrome a conspué son équipe et un chant s’est 
élevé du virage sud qui disait : « Mouille le maillot ou casse-toi. » 
Symptomatique aussi de la fébrilité qui commence à agiter les rangs, aucun 
joueur ne s’est déplacé en salle de presse. Seul Matthieu Valbuena a « osé » 
affronter les micros et les caméras. Mais on n’a vu aucun cadre venir 
s’expliquer sur les sujets qui fâchent.
Quels 
avenir pour Emon?
Comme toujours c’est le cas de l’entraîneur qui interpelle. Emon entame sa 2e 
saison d’entraîneur au club mais il n’est pas dit aujourd’hui qu’il la termine. 
Malgré la qualification en Ligue des champions, ses dirigeants n’ont qu’une 
confiance limitée en lui. Ils commencent à douter de ses capacités à gérer une 
équipe de haut niveau et à s’impatienter au vu des résultats alors qu’ils ont la 
conviction de lui avoir offert un effectif qui tient la route. Hier soir après 
le désastre, Pape Diouf a tenté de désamorcer la bombe. « Vous me parlez de 
l’entraîneur qui serait menacé. Mais pourquoi les joueurs ne le seraient ils pas 
? » Ce qui est clair c’est qu’Emon est actuellement sur les nerfs. À la question 
de savoir s’il était résigné, il a tourné les talons en colère : « On vient de 
prendre une claque. Vous ne voulez pas que je ris. » S’il était écarté on parle 
déjà d’un possible retour de José Anigo aux affaires ou en soutien. En 
attendant, Emon est conscient de la situation : « C’est une soirée de cauchemar. 
Le pire match de l’OM depuis que j’ai l’équipe en main. Nous n’avons aucune 
excuse. »
L’équipe est-elle 
surcôtée?
Tout le monde en début de saison était à peu près d’accord là-dessus. Le recrutement marseillais était de qualité. Avec des joueurs comme Givet, Bonnart, Cheyrou, Ziani et Zenden, l’OM semblait doté de joueurs aptes à bonifier l’ensemble. Six matches de Championnat plus tard le doute a remplacé les certitudes. Sans concession, Pape Diouf en a fustigé certains : « On ne peut pas accepter que des joueurs sur lesquels on a misé aient le niveau de la DH. » Qui est visé ? Ziani et Zenden semblent aux premières loges. À l’arrivée, cela donne une équipe qui n’a remporté qu’un seul match sur six la semaine dernière à Caen
Et maintenant?
Pape 
Diouf l’a laissé entendre il va y avoir de l’explication de texte aujourd’hui au 
centre d’entraînement de la Commanderie. Une reprise en main s’impose à tous les 
niveaux et chacun va devoir se regarder dans une glace et assumer ses 
responsabilités. Hier c’est un silence de plomb qui régnait dans le vestiaire 
olympien après le match. Ce matin il va falloir s’expliquer. Avec en filigrane 
deux échéances. D’abord, le tirage au sort de la Ligue des champions cet 
après-midi à Monaco. Dans l’état actuel on ne voit pas trop ce que peut espérer 
l’OM des joutes européennes face à Milan, le Real, Chelsea ou Manchester United. 
« Si on bat le Barça en Ligue des champions ça peut nous relancer », se persuade 
Pape Diouf avec le sourire. Et puis dimanche après-midi il y a aura la première 
manche du classico contre le PSG au Parc. « Cette défaite tombe mal avant le 
match à Paris. On se prépare une fin de semaine compliquée », s’inquiète Emon.
 
Nice trente et un ans après
En trente-sept matches de L 1 disputés à Marseille depuis 1932, Nice n’avait gagné que trois fois dans la cité phocéenne : le 9 décembre 1951 (4-2), le 30 août 1967 (2-0) et le 11 décembre 1976 (1-0, but de Nenad Bjekovic). Depuis, en quinze confrontations au Vélodrome, l’OGCN avait subi 14 défaites pour un seul match nul.
Les joueurs
Hognon impérial
L’homme 
clé : HOGNON (Nice), 8 
La bonne pioche de Nice. Tout au long de la rencontre il a paru « 
infranchissable » . Son placement, son coup d’œil, son jeu de tête et sa valeur 
physique lui ont permis d’enrayer les velléités olympiennes. De plus, il a mis 
le Gym sur les rails du succès en marquant, sur corner, son deuxième but cette 
saison. Il avait déjà marqué contre Strasbourg (1-0) en toute fin de match, 
offrant aux Niçois leur première victoire.
MARSEILLE
MANDANDA 
(6) : deux duels décisifs en première période et une claquette sur un coup franc 
d’Echouafni. Il ne peut rien sur les deux buts.
ZUBAR (4) : il avait bien débuté dans le couloir droit mais il a sombré ensuite.
RODRIGUEZ (6) : il ne peut colmater toutes les brèches.
GIVET (non noté) : rapidement blessé, il a cédé sa place (14e) à Jacques FATY 
(note : 4). Pris de vitesse par Ederson au début, il a pris l’eau avec les 
autres.
TAIWO (3,5) : toujours très approximatif sur le plan défensif. Absent sur le 
premier but niçois. Remplacé par ZENDEN (60e).
CANA (5,5) : a joué plus haut. Se bat avec conviction, plusieurs tirs lointains 
cadrés.
CHEYROU (4,5) : mal à l’aise, il a perdu des duels et des ballons inhabituels. 
Plus combatif en seconde période mais en vain.
VALBUENA (5,5) : l’un des seuls à faire la différence balle au pied et à tirer 
son épingle du jeu.
NASRI (4,5) : pas encore au top physiquement, il joue au-dessous de son niveau 
mais perd peu de ballons.
ZIANI (4) : décevant en première période. Trop de centres imprécis et de déchets 
dans son jeu. Remplacé à la 46e par MOUSSILOU (note : 5), qui a beaucoup tenté 
dans un contexte difficile.
NIANG (4,5): il n’a pas été vu à son avantage. En raison de ses douleurs à un 
genou ou de l’absence de vrais ballons exploitables ? Vraiment meilleur à 
gauche.
NICE
LLORIS 
(6) : peu sollicité, il a soulagé par ses sorties et ses prises de balle 
aériennes.
APAM (6) : solide sur le coté gauche, il s’est contenté de défendre mais il l’a 
bien fait.
HOGNON : voir par ailleurs.
KANTÉ (6) : il a toujours été costaud et vigilant.
ROOL (6) : il n’aime pas trop le poste d’arrière latéral, mais il a rempli sa 
tâche avec engagement et abnégation.
ÉCHOUAFNI (7) : il a récupéré un nombre impressionnant de ballons dans les pieds 
adverses et s’est évertué à les relancer proprement. Passeur décisif.
BALMONT (6,5) : une activité de tous les instants dans tous les secteurs du 
terrain.
HELLEBUYCK (6) : le pendant de Balmont sur le côté droit ; avec en prime un but 
scellant le succès des Aiglons.
EDERSON (6,5) : disponible, il a régulièrement échappé au marquage adverse. Un 
match parfait s’il avait été efficace.
BAMOGO (5,5) : de bons départs « balle au pied », mais des difficultés à aller 
au bout de ses actions.
KONÉ (5,5) : il n’a jamais pu placer ses accélérations et ses changements de 
cap. Mais il a travaillé collectivement avant d’offrir un but à Hellebuyck.