Koné, si convoité

 

 

Chelsea, Newcastle, la Juventus, Aston Villa, Palerme, Derby, Fulham et le Torino se sont manifestés auprès du « Gym ». Tous auront des observateurs, ce soir, au stade du Ray. Tous ne viendront pas forcément pour lui mais la plupart de ces clubs se déplaceront avec un nom inscrit sur leur calepin. Celui de « Baky » Koné, vingt-six ans, 1,63 m, 61 kilos et déjà 6 buts au compteur en Championnat. « Oh ! là, là ! sourit avec gêne et modestie le petit attaquant ivoirien, vous êtes sûr ? Je sais qu’on parle de moi et j’ai l’ambition de franchir les échelons et d’aller le plus haut possible. Mais, pour l’instant, ce n’est pas un souci. Je joue à Nice et j’y suis bien. Le départ, je n’y pense pas encore. »

D’autres y pensent à sa place. Au dernier mercato d’été, des équipes, françaises ou étrangères, se sont intéressées à lui et certaines ont même approfondi le contact, à l’image de Saint-Étienne. Les Verts étaient décidés à mettre entre 4 et 5 millions d’euros sur la table. Le joueur a été tenté mais Nice a dit non. « Faut quand même pas rigoler, dit Roger Ricort, le directeur sportif du Gym. On a acheté Baky 2,5 M à Lorient il y a deux ans. S’il part ce ne sera pas à moins de 9ou 10 M . Si le Lyonnais Keita vaut 18 M , Koné vaut au moins la moitié. Moi, je pense même qu’il est aussi fort. » Pour couper court à toute approche intempestive, les dirigeants azuréens ont fait avec l’Ivoirien ce qu’ils ont fait avec trois autres jeunes joueurs particulièrement sollicités : Lloris, Apam, Ederson. Ils ont prolongé son contrat avec une réévaluation salariale à la clé . Aujourd’hui, Baky Konéest lié au Gym jusqu’en juin 2010 même s’il est clair qu’il n’ira pas au bout de son contrat. « On n’est pas bêtes, poursuit Ricort, on sait qu’à terme on ne pourra pas le garder. Pour inverser la tendance, il faudrait trois choses.

Que Nice termine la saison avec quelque chose au bout. Que le projet de stade soit enfin déclenché officiellement. Et que les clubs qui le veulent continuent à nous proposer d’acheter seulement une jambe. » Sur ce point les Niçois n’ont guère d’illusions. À la fin de la saison sans doute, voire à la fin de la suivante dans le meilleur des cas pour le Gym, quelques grosses cylindrées se positionneront et feront l’effort nécessaire pour s’attacher les services de Koné. Lui se voit volontiers en Espagne. « En tout cas, ce sera dans un grand club européen, prévoit Frédéric Antonetti. Parce que des joueurs comme lui, spectaculaires, capables de faire se lever un stade, et efficaces, ça ne court pas les rues. Il ne cesse de progresser. Bientôt, il sera capable d’aligner des saisons à 15 buts et à 7 ou 8 passes décisives. »

Koné en prend, en tout cas, le chemin. Débarrassé, par une opération, de problèmes récurrents à une épaule – qui ont gâché ses deux premières années niçoises –, moins mis sous pression au sein d’une équipe qui ne compte plus uniquement sur son talent, l’Ivoirien, arme fatale, semble parti pour une saison convaincante. Le PSG et les observateurs du Ray pourraient vite s’en rendre compte.