Nice n’avait plus de jus

L'Equipe

 

 

Nissa la bella, vieille chanson d’amour dédiée à la ville de Nice, produit toujours son effet quand la sono du vétuste stade du Ray la crache avant le coup d’envoi. Locaux ou touristes, personne ne reste insensible au charme de ce chant nissart. Mais si la capitale azuréenne est parvenue à rester belle malgré un dimanche d’arrière-saison, hier soir, son équipe ne l’a été qu’à moitié, l’espace d’une première mi-temps.

« On a essayé de tenir jusqu’au bout. Mais c’était trop difficile, s’excuse presque Ederson. Le fait d’avoir joué jeudi (à Nancy, 1-2, contre mercredi pour Rennes) a pesé sur le résultat de ce match. » Rennes n’en eut guère plus en première mi-temps. « Nous avons été calamiteux ; mauvais individuellement et collectivement », avoue Bruno Cheyrou. Son hôte a su en profiter. Après avoir vu Thomert expédier le ballon sur le poteau droit de Lloris (11e), Rennes s’inclina devant l’arme fatale des Aiglons : le duo Laslandes- Koné. Aucune autre paire d’attaquants ne réunit deux profils aussi dissemblables en L 1. Rien ne rapproche le massif et emprunté Français du petit et virevoltant Ivoirien. Et pourtant, leur association fonctionne à merveille. « Parce que leur différence constitue justement leur force », observe leur entraîneur. Rennes s’inclina ainsi sur une subtile offrande de Laslandes pour Koné (26e, 1-0). Mais le premier dut sortir dès la pause sur blessure ; le second, à
vingt minutes de la fin (à court de forme). Privé de point d’ancrage et de vitesse devant (malgré l’entrée de Bamogo), Nice recula. Et fut tout heureux de ne pas concéder de penalty, quand Hellebuyck ceintura Mbia dans la surface (48e). Avant de céder. « Logiquement, estime Briand, auteur de l’égalisation à la 85e minute. Notre travail de sape a fini par payer. » Nice n’avait plus les moyens de résister tout le match à l’armada bretonne. « Rennes possède le double de notre budget », rappelle Antonetti, pour qui « Nice joue le maintien. »

Antonetti : « Il faudrait encore trois joueurs »

C’est dire si l’opposition d’hier risque d’offrir un condensé de la saison qui attend les Niçois. « Arrêtons de faire du football-fiction après quatre journées, acquiesce leur entraîneur.Regardez le classement final, et vous verrez où sont les petits budgets : en bas. D’accord, il y a eu une anomalie la saison passée avec le Paris-SG quinzième. » Antonetti s’en accommoderait volontiers. Il croit son équipe capable de tenir la distance dans ce Championnat. « À condition, dit-il, de savoir préserver un résultat quand on se retrouve dominé. » À condition sans doute, aussi, de parvenir à se renforcer d’ici à la fin du marché des transferts (le 31 août). « Dans l’idéal, il faudrait trois joueurs, calcule leur entraîneur. Un, ce sera bien. Deux, tant mieux. Trois, ça me paraît beaucoup, même si c’est parfait. Et si on n’en a pas, on fera avec les jeunes nés en 1988. Il faut rester tranquille. L’équipe va progresser au fur et à mesure. » Un peu, en somme, à l’image des Rennais, transparents en première mi-temps, puis conquérants en seconde. « Après s’être mis un handicap, on était bien obligés de prendre des risques », rappelle Cheyrou. Ils ont permis à Rennes d’arracher un deuxième nul en déplacement. Nice, battu deux fois hors de chez lui, devra également l’imiter, « afin de se sentir plus en confiance à domicile » (Antonetti). Ce n’est qu’à ce prix que Nice sera aux points.

 

Koné ouvre son compteur

L’homme clé : KONÉ (Nice), 6,5
Opéré de l’épaule le 22 mai, l’Ivoirien disputait seulement
son deuxième match de la saison. Il en a profité pour inscrire
son premier but, à la 26e minute. Il aurait même pu y
parvenir dès la 7e, s’il n’avait pas perdu son premier duel
avec Pouplin. Puis, encore à court de compétition, il a
cédé sa place à vingt minutes de la fin. Et Rennes a égalisé.

NICE

LLORIS (5) : sauvé par son poteau droit (11e), puis plus fébrile après la pause, où il a fini par céder.
APAM (4,5) : le fait qu’il n’évolue pas à son poste n’excuse pas sa piètre relance. Devancé par Briand sur l’égalisation.
HOGNON (6,5) : il a régné dans les airs. Également sûr dans son placement.
KANTÉ (6) : ses rapides coulissements ont permis de boucher l’axe gauche.
ROOL (3,5) : au supplice en première période, moins ensuite.
BALMONT (5,5) : précieux.
ÉCHOUAFNI (5,5) : il a donné l’exemple. Un bon capitaine.
HELLEBUYCK (5) : il a alterné le très bon – comme une avant-dernière passe sur le but – et le plus brouillon.
B. KONÉ (6,5) : voir plus haut.
LASLANDES (6) : il a été récompensé de ses décrochages et de son jeu en remise en réussissant sa première passe de la saison pour Koné. Il a regagné le vestiaire ense tenant la cuisse droite. Remplacé par BAMOGO (5), guère en vue.
EDERSON (6) : intéressant par ses dribbles et ses frappes.

RENNES

POUPLIN (6) : après un arrêt réflexe (2e), il a gagné son premier duel avec Koné (7e) et perdu le second (26e).
FANNI (5) : il a fêté un retour timide devant son ancien public, qui l’a hué. Mais il a centré sur l’égalisation.
HANSSON (4,5) : s’il a fait apprécier son jeu long, il est resté scotché sur place sur le but. Dommage.
BORNE (5) : dur au mal, il s’est, lui aussi, laissé mystifier sur l’action du but.
EDMAN(5) : il a failli tromper son gardien (2e) et à peine tenté de prendre son couloir.
MBIA(6) : il s’est servi de son potentiel athlétique et physique pour tenter de dynamiser son milieu. Intéressant.
Br. CHEYROU (3,5) : son aisance technique aurait dû lui permettre de régner dans l’entrejeu. Ce ne fut pas le cas. Sorti à la pause pour l’explosif BADIANE (6), entré à gauche ; Sorlin prenant alors la place de Cheyrou.
J. LEROY (5,5) : plus en vue en seconde mi-temps. À l’image de son équipe.
SORLIN (4,5) : guère en réussite à gauche ; mieux quand il est passé dans l’axe.
THOMERT (3,5) : il a trouvé le poteau droit (11e), avant de disparaître.
BRIAND (6) : capitaine après la sortie de Cheyrou, il a su attendre son heure pour égaliser sur la fin. Décisif.

 

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