Nice va-t-il trop vite ?

 

 

En difficulté la saison dernière et assuré de conserver sa place en L 1 lors de l’avant-dernière journée seulement, Nice va bien mieux. Le Gym, invaincu à domicile cette saison, peut profiter de la venue de Nancy pour s’ancrer dans le premier quart du classement. Une accélération qui fait de Nice un candidat à l’Europe. Pourtant, le club manque de lisibilité.

DES INFRASTRUCTURES CATASTROPHIQUES.

« Nice est le seul club de L 1 à n’avoir aucune perspective d’avenir concrète », dit Maurice Cohen, son président. En cause : le stade du Ray, obsolète, et le centre d’entraînement, ouvert aux quatre vents. Pour progresser, le Gym a besoin d’installations correctes et les élections municipales sont une chance à ne pas rater puisque les candidats se disent tous décidés à construire. Jacques Peyrat, le maire sortant (UMP) , par le d’un stade de 32 000 places. Patrick Allemand (PS), d’un agrandissement à 26 000 places. Mais c’est la proposition de Christian Estrosi (UMP), secrétaire d’État chargé de l’Outre-Mer, qui promet une nouvelle enceinte fin 2010, qui a les faveurs du Gym. « C’est le seul qui nous ait consultés », lâche Gilbert Stellardo, l’actionnaire majoritaire qui dirige une commission devant rendre un avis à la fin du mois. Les dirigeants savent ce qu’ils veulent. Un stade de 40 000 places avec un centre d’entraînement, le tout érigé là où les Aiglons se préparent actuellement, à proximité de l’aéroport et de l’autoroute. « Le but, c’est d’accueillir l’Euro 2016, même une demi-finale, si la France l’organise », dit Cohen.

DES QUERELLES SOUS - JACENTES. 

Les bons résultats ont, en apparence, calmé tout le monde. Les actionnaires marchent main dans la main et les rapports entre la SASP et l’association se sont normalisés.« Mais tout reste très fragile, dit Roger Ricort, le directeur sportif. Si on perd trois matches, les couteaux ressortiront. » Personne n’a oublié les déchirements de l’an passé. Cohen, Ricort et Antonetti travaillent avec des gens, ceux de l’association, qui ont tenté d’avoir leur peau et les deux premiers sont l’objet d’une plainte contre X émanant de Franck Giudicelli, l’un des actionnaires (27 % des parts), pour escroquerie et abus de confiance sur les transferts d’Ederson et de Moussilou. Sur ce dernier point, les résultats de l’enquête seront connus à la fin du mois. On saura si le parquet nomme un juge d’instruction ou s’il classe l’affaire. « On est sereins, on veut juste que notre honnêteté soit reconnue, dit Cohen. Giudicelli a dit que, s’il s’était trompé, il vendrait ses parts. Mais le plus simple serait de trouver un actionnaire majoritaire. » Pour ça, il faudrait que le club soit plus attractif.

UN AVENIR SPORTIF EN POINTILLÉ.

Ce que réussissent Antonetti et ses joueurs est admirable. Problème : l’entraîneur corse sera en fin de contrat dans un an et plusieurs clubs s’intéressent à lui. Autre problème, l’équipe est la plus âgée de L 1. Troisième souci, les jeunes sont appelés à partir. « On sait tout ça, dit Cohen, mais on fait en sorte d’anticiper. » Concernant Antonetti, très attaché à Nice, des discussions seront entamées en avril pour tenter de le garder quelque temps encore. C’est jouable. « Les anciens ? interroge Ricort. On peut remettre ce problème à douze mois. Echouafni et Laslandes (en fin de contrat) vont rester. Les autres ont encore au moins un an et on va aviser. De plus, on commence à renouveler avec Hellebuyck, Yahia ou Cid. » Enfin, parmi les jeunes, certains resteront. Apam sûrement, Lloris, peut-être. Quant à Ederson et Koné, s’ils s’en vont, ce sont près de 20 M  qui entreront dans les caisses. Dans un club au budget de 27 M , ça aide.