Grosse fatigue

 

photo espace-Ol.com

Si Nancy gagne à Strasbourg tout à l’heure, en fin d’après-midi, Lyon jouera le titre de champion d’automne au stade Marcel-Picot, le samedi 22 décembre, dans le sommet de la 19e journée entre les deux premiers de la  Ligue 1. Si les Nancéiens ne s’imposent pas en Alsace, l’OL sera champion d’automne dès ce soir, à une journée de la fin des matches aller.

En général, Lyon boucle son affaire un peu plus tôt. Mais le rendez-vous de Glasgow (3-0), mercredi dernier, a clairement vampirisé le match qui l’a précédé, à Caen (0-1), et le match qui l’a suivi, hier à Gerland face à Nice, où l’OL a concédé son premier 0-0 de la saison, toutes compétitions confondues. Pour les champions de France, les conséquences étaient physiques, aussi : rentrés à Lyon jeudi à 5 heures du matin, il leur a été difficile de remettre le couvert hier après-midi, moins de trois jours pleins après leur qualification européenne.

La fatigue a été palpable : face à Nice, tous les Lyonnais n’ont pas toujours bougé ensemble, et ils ont été très imprécis techniquement. La première période a été faible, la seconde plus vivante. Vu la profondeur de son banc, Alain Perrin aurait pu faire tourner son effectif, sans doute. Mais ce  n’était pas le sens de ce que l’on avait vu à Glasgow, et encore moins le sens de ce que l’on avait vu à Caen, où les joueurs du banc n’avaient pas exactement saisi leur chance. Et les approximations de Keita, comme la rentrée transparente de Baros, hier, n’ont pas vraiment fait regretter les absents, en dépit des ressources érodées des titulaires. Mais si le constat de la fatigue lyonnaise n’est guère contestable, il est presque injuste pour les Niçois. « On a montré de la solidité et notre capacité à sortir vite le ballon, souligne Frédéric Antonetti. On a bien contrarié les Lyonnais, même si on va dire qu’ils étaient entamés... » C’est vrai, mais on va dire aussi que Nice a une organisation et une qualité technique, dans son milieu en losange, qui vont continuer de gêner du monde, cette saison.

Ederson sur la barre

Tandis qu’il dissertait sur les fautes lyonnaises ( « Le quatrième arbitre m’a dit qu’ils font des fautes intelligentes, donc, on peut tricher intelligemment, c’est bien... ») ou sur l’origine des buts du champion (« sur un coup franc ou un exploit individuel, jamais sur une action collective »),l’entraîneur niçois a freiné des  quatre fers quand le mot ambition a traversé une question : « Il n’y a que Metz qui ait moins de moyens que nous, ne demandez pas à Nice d’avoir des ambitions ! Et puis, les ambitions, ce n’est pas en décembre. On verra quand on aura 42 ou 43 points.... »

Nice aurait pu gagner ce match par les nombreux appels de Koné dans le dos de la défense lyonnaise, par un tir d’Ederson sauvé par Clerc (66e), par une erreur du même Clerc dont Koné profita mal (70e), par une frappe d’Ederson magnifiquement sauvée par Vercoutre (72e), et surtout par un coup franc d’Ederson frappant le dessous de la barre pour rebondir sur la ligne, le ballon laissant une trace sur la craie comme une marque de balle de tennis (84e). Ce chapelet a fait dire à Alain Perrin : « Quand on ne peut pas gagner un match, il ne faut pas le perdre. Ce soir,on ne pouvait pas plus. Alors, on se satisfait de ce nul. Les joueurs ne sont pas des robots. Il y a une logique, des principes à respecter dans la récupération. Des changements ? J’en avais fait à Caen. Cela ne m’avait pas convaincu. »

Mais Lloris a quand même eu autant de boulot que Vercoutre sur la seule occasion, cadrée, de Benzema (57e), sur des coups francs de Juninho (63e, 74e) et sur une tête de Govou (64e). Pour les Lyonnais, le bilan du match n’est tout de même pas énorme. Ce n’est pas encore une série, mais le champion vient de perdre à Caen (0-1) et de buter sur Nice (0-0) au cours des deux dernières journées. Dans l’intervalle, il a touché son Graal de l’automne en Ligue des champions mais, samedi prochain, son voyage à Nancy vaudra un peu plus cher que prévu. Pour la Ligue 1, c’est aussi bien comme ça.

 

Les Joueurs

 

Lloris, la confirmation

L’homme clé: LLORIS (Nice), 7

Derrière une défense qu’il a tenu à féliciter à l’issue du match pour son efficacité et sa solidarité, le gardien niçois a confirmé sur le terrain des champions de France sa vista et sa sûreté. Pour s’être interposé avec brio sur une frappe de Benzema (57e) puis sur deux coups francs de Juninho bien ajustés (63e et 74e), Lloris a bonifié le travail de ses joueurs de champ. Un bon point de plus pour le gardien niçois.

LYON

VERCOUTRE (6,5) : décisif sur une frappe vicelarde d’Everson (72e), il a fini une semaine difficile sans avoir encaissé le moindre but.

CLERC (5) : un sauvetage sur sa ligne, une bisbille avec Rool, une passe malvenue pour... Koné ; bref, du bon et du moins bon.

SQUILLACI (5,5) : solide dans l’ensemble .

C. ANDERSON (5,5) : décidément en progrès.

GROSSO (5,5) : quelques bonnes initiatives.

TOULALAN (6) : une sorte d’assurance tous risques qui a impressionné les Niçois.

JUNINHO (5,5) : deux coups francs qui ont obligé Lloris à sortir le grand jeu. Pour le reste, il a géré pour sa dernière sortie en 2007.

KÄLLSTRÖM (5) : il a semblé accuser le coup, après le match de mercredi à Glasgow. Relayé par BODMER à la 80e.

GOVOU (6) : il enchaîne les bons matches. Logiquement ménagé après un peu plus de 70 minutes. Remplacé par BEN ARFA, qui a eu du mal à trouver sa place.

BENZEMA (6) : une mise en route un peu difficile avant que ses coups de patte et son envie ne prennent le dessus.

Ab. KEITA (5) : des promesses quand il démarre une action, mais trop d’imprécision et guère de pertinence à la finition. Remplacé à la 64e par BAROS, qui n’a pas réussi à se mettre en évidence.

NICE

LLORIS (7) : voir ci-dessus.

JEUNECHAMP (5) : opiniâtre, mais quelques réglages à effectuer.

APAM (6) : vigoureux et vigilant.

KANTÉ (6) : solide au poste.

ROOL (5,5) : sa chamaillerie avec Clerc lui en a valu une autre avec les supporters lyonnais jusqu’à la fin d’un match assez bien maîtrisé.

ÉCHOUAFNI (6) : précieux d’un bout à l’autre du match.

BALMONT (6) : inlassable et dynamique.

HELLEBUYCK (6) : son activité et son pied gauche sont décidément bien utiles à l’entrejeu niçois.

EDERSON (6,5) : Vercoutre puis la transversale sur coup franc (82e) l’ont empêché de bonifier encore une belle deuxième période.

LASLANDES (5,5) : de l’expérience, de la lucidité, avant que la fatigue ne réduise son influence.

KONÉ (5,5) : actif, remuant, mais pas trop en réussite. Remplacé par BAMOGO (90e + 2).