Nice, les ressources humaines

 

 


« IL y une vraie vie de groupe », constate l’entraîneur Frédéric Antonetti. À Nice, les années ont construit une ambiance qui n’est pas étrangère aux résultats de l’équipe. Le vestiaire est devenu un espace convivial. Hier, on y croisait un homme préparant ses valises, le défenseur Jacques Abardonado. Ultime rescapé du Nice promu à l’arraché en L 1 en 2002-2003, il va changer de décor au mercato, direction Nuremberg. Les joueurs avaient alors tout juste la même tenue pour jouer. « On se prêtait les chaussettes », dit en en souriant encore l’ancien Marseillais. Avec ses neuf joueurs prêtés et soudés autour de Gernot Rohr et José Cobos, Nice vira vice-champion d’automne, à l’étonnement général.

Le club dirigé par Maurice Cohen dispose toujours de ce « vestiaire d’entraînement qui a quarante ans, avec des ouvertures de tous les côtés pour laisser passer le froid » (Échouafni). La saison passée, la L 2 a longtemps menacé. Depuis, Nice est devenu plus compétitif. Avec une équipe plus âgée. Avec un groupe dont Antonetti est devenu plus complice. Dans l’épreuve de la saison passée, « les joueurs m’ont fait franchir un cap dans la gestion de l’effectif, dit-il. C’est la première fois que je partage autant. » « C’est un groupe où tout le monde déconne avec tout le monde, où tout le monde se mélange, décrit Cyril Rool. Même sur le terrain, ça peut rigoler. Comme l’autre jour contre Bordeaux quand j’ai envoyé un centre, enfin une belle m… derrière le grillage. » C’est évidemment plus facile avec les résultats et des meneurs comme Laslandes. Nouveau venu, Bamogo a passé l’épreuve du discours plutôt que du chant à son arrivée. Le sage Hellebuyck aussi. Le vestiaire prend parfois des allures de salle de classe turbulente.

Un carton rouge y coûte un repas. « Enfin, ça dépend du rouge, nuance Échouafni. Si c’est pour stopper un gars parti seul au but, faut voir. » Jeunechamp est tout de suite passé à table. Le joker niçois s’est pointé le 12 novembre, le jour où Antonetti offrait un restaurant aux joueurs en échange d’un pari qui comprenait notamment la victoire sur Saint-Étienne (3-0, 9e journée). « Il y a des challenges entre nous sur un certain nombre de matches, des paris en jeu liés au classement. On peut gagner un jour de repos pendant les vacances », indique Antonetti. Le vestiaire niçois est bien vivant. « J’espère que cet état d’esprit ne se perdra pas quand le club grandira avec un nouveau stade », glisse Échouafni. « On ne peut pas indéfiniment buter sur un stade, considère le directeur sportif Roger Ricort. Sinon… Quand je vois Le Mans ou Valenciennes, j’ai un peu honte. Ils bougent, on frétille. On aimerait bien être mis à l’épreuve, pouvoir garder Fanni, mettre 10 millions d’euros sur un attaquant… Le plus gros potentiel de club non exploité, c’est Nice. »