Nice enchaîne

L'Equipe

 

 

« Ce qu'on a réussi au Vélodrome c’est bien mais pour bonifier ce résultat, il faut absolument qu’on s’impose chez nous face à Lens. » Ce discours Frédéric Antonetti l’a rabâché ces derniers jours à ses joueurs, et il a été entendu. Hier, les Niçois ont démontré que leur victoire historique àMarseille (2-0) n’était pas due seulement au hasard ou à la faillite des Olympiens mais bien aussi un peu de leur fait. Fatigués, ils n’ont sans doute pas réédité la même performance mais n’ont rien lâché, allant jusqu’au fond d’eux-mêmes pour enchaîner une deuxième victoire de rang, la troisième cette saison, et en profiter pour se hisser dans la première partie du classement, à la 9e place. Pour y parvenir, ils ont livré une seconde période de qualité alors que la première avait été beaucoup plus équilibrée, marquée même par une légère domination lensoise (duel perdu par Akalé face à Lloris, 17e ; coup franc de Monterrubio sur la barre, 30e).

Mais Rool, Balmont et Echouafni ont continué à monter en puissance pour dynamiser les Aiglons. Et Ederson avec Koné, les deux joyaux, invisibles avant la pause, sont enfin sortis de leur écrin. Résultat : du spectacle, des occasions à tout bout de champ et une merveille de but qui allait faire la différence. À proximité du rond central, Rool, qui étoffe en ce moment sa collection de cartons, faisait parler son pied gauche. Il distillait un ballon précis dans la course de Koné qui prenait Ramos de vitesse et battait Runje (52e). Le 4-4-2 de Papin dans lequel le Gym s’était empêtré pendant près d’une heure venait de sauter. Et Nice filait vers un succès que le Racing était à deux doigts d’empêcher sur un geste incroyable d’Echouafni. Le capitaine niçois, exemplaire de bout en bout, taclait Ramos dans la surface et concédait un penalty un peu idiot qu’Aruna tirait sur la base du poteau de Lloris (82e) au grand soulagement des 11 000 spectateurs.

Nice, qui s’était fait remonter au score dans les dix dernières minutes lors de ses deux derniers matches à domicile (Rennes, 1-1 ; Toulouse 1-1), gardait cette fois le bénéfice de ses efforts et Lens voyait s’éloigner une égalisation dont Jean-Pierre Papin, qui attendait une confirmation après son départ en fanfare face aux Young Boys Berne en Coupe de l’UEFA (5-1), prétend qu’elle n’aurait rien eu de scandaleux. « Par rapport au match de jeudi il n’y a qu’une seule différence, c’est le résultat. Car je suis satisfait du contenu du match. Je n’ai rien à reprocher à mes joueurs. Ils ont eu des occasions et ont touché deux fois les poteaux. On a été malchanceux. » Une poisse qui se paie au prix fort. Au moment de souffler après un premier sprint estival, Lens reste scotché à la 19e place avec deux points en sept matches. Loin, très loin de ses objectifs de début de saison.

L’homme clé :

ECHOUAFNI (7) : à bientôt trente-cinq ans, le capitaine niçois n’a jamais été aussi bon, livrant encore un grand match avec une domination sans partage dans le jeu aérien, des ballons récupérés à la pelle et des relances toujours judicieuses. Seul bémol : un penalty provoqué comme un junior en fin de match. En voyant la frappe d’Aruna filer sur le poteau, il a pu tomber de soulagement dans les bras de Lloris.

NICE

LLORIS (6,5) : des bonnes prises de balle aériennes. Une sortie opportune devant Akalé (16e).

APAM (5,5) : d’abord en difficulté devant les dédoublements de Monterrubio et d’Aruna, il est monté en puissance.

HOGNON(5,5) : quelques hésitations sur coup de pied arrêté. Une plus grande présence après la pause.

KANTÉ (5,5) : un placement hésitant avant de se reprendre.

ROOL (6) : s’il a écopé de son cinquième carton jaune en cinq matches, il envoie Koné au but pour l’ouverture du score.

ECHOUAFNI (7) : voir ci-dessus.

BALMONT (7) : infatigable travailleur, il a colmaté les brèches et apporté sa pierre à l’édifice offensif.

HELLEBUYCK (5,5) : des débuts timides mais il n’a jamais abdiqué.

EDERSON(5,5) : il a eu du mal à trouver ses attaquants. Plus en vue après la pause mais malheureux à la finition.

B. KONÉ (6,5) : invisible en première période, il a su ensuite faire parler de lui en inscrivant son deuxième but de la saison.

JOB (5) : pour sa première titularisation, il a fait preuve d’une extrême disponibilité sans parvenir à être décisif. Remplacé par BAMOGO (55e), qui s’est démené sur tout le front de l’attaque.

LENS

RUNJE (5,5) : vigilant sur une frappe de Koné (22e) et devant Job (41e) mais impuissant sur le but de Koné (52e).

LAURENTI (5,5) : invité de dernière heure, il s’est évertué à bloquer son coté. Plutôt bien.

HILTON (6) : dominateur, le patron de la défense fut aussi avisé dans la relance.

A. COULIBALY (4) : solide mais parfois emprunté.

RAMOS (4) : complètement grillé par le TGV Koné sur le but niçois.

DEMONT (5) : monté d’un cran dans l’entrejeu pour densifier le bloc nordiste il a su se rendre plus ou moins utile.

KOVACEVIC (5,5) : beaucoup d’engagement et de ballons arrachés dans pieds adverses avant de baisser.

SABLÉ (5,5) : un travail de l’ombre mais qui a longtemps soulagé son milieu.

MONTERRUBIO (4,5) : il a simplement brillé par ses coups de pied arrêtés, dont un coup franc sur la barre.

AKALÉ(4) : un duel perdu face à Lloris (17e) puis plus grand-chose.

ARUNA (5) : sa puissance, sa technique ont posé des problèmes à l’axe niçois mais il manque son penalty.