Moussilou tarde à se faire une place au soleil

Extrait L
a voix du nord

 


Parti cet été à Nice, Matt Moussilou (24 ans) n’a toujours pas marqué le moindre but en Ligue 1 sous le maillot rouge et noir. En crise de confiance depuis la saison passée, il est pourtant très serein sur sa réussite future, comme le vestiaire lillois, qui l’aime beaucoup. À Nice, où une partie du public l’a pris en grippe, son cas divise.

Les chiffres ne sont plus les amis de Matt Moussilou. L’ancien buteur lillois, auteur d’une saison 2004-2005 remarquable, traverse un long corridor d’où il n’aperçoit plus la lumière. Sa moyenne de buts par match s’est étiolée au point de devenir une utopie, cette saison, et se heurte à une réalité implacable : acheté 3,8 M d’euros par Nice cet été, il est le plus gros transfert de toute l’histoire du club. « C’est normal que les gens ne soient pas satisfaits, explique-t-il sereinement. Le club a beaucoup investi sur moi et on attend des buts et rien que des buts.
Mais je suis bien dans ma tête. Je me connais, je ne doute pas. »

« Après, ça rigolera »

Il n’aura pas fallu longtemps au stade du Ray pour se fâcher avec l’ancien Lillois, jugé soit nonchalant soit surévalué. « C’est seulement une partie du public qui m’a pris en grippe, c’est une minorité. Les autres, et surtout les joueurs, viennent me dire “on est avec toi”. En fait, il ne me manque qu’un déclic pour décoller. Je sais qu’après, ça rigolera. » Après 467 minutes de jeu stériles, ses retrouvailles avec le Stadium ce soir, où il a si souvent brillé, coïncideront-elles avec un nouveau départ ?

« J’espère que non, rigole Makoun, avec qui il est souvent en contact. Il est dans le doute en ce moment, mais je lui dis de continuer à bosser, et il retrouvera son instinct de buteur naturellement. Il est passé par une saison difficile l’an passé, sur et en dehors du terrain. Il avait envie de voir autre chose et Nice est un très bon choix. Reste à le prouver à tout le monde. » Installé à Saint-Paul-de-Vence, magnifique village en retrait de la Côte d’Azur, Matt Moussilou bénéficie de toutes les conditions pour… réussir. « Autant footballistiquement pour l’instant c’est dur, autant les relations avec le groupe, le beau temps, tout est magnifique, souligne-t-il.
Et puis, si je ne me procurais pas d’occasions, j’aurais de quoi être inquiet. Là ce n’est pas le cas. Il n’y a pas que mon cas “perso”, offensivement, on a tous du mal. Moi, David (Bellion) ou Baky (Koné). Pourtant, à l’entraînement on fait de belles choses.»


Son retour dans le Nord, où il a difficilement digéré la progressive mise à l’écart (quelques allers-retours en CFA) et la concurrence d’Odemwingie, malgré un solide contrat jusqu’en 2010, pourrait être celui des crocs. « Je suis content de revoir le Nord. Lille, c’est ma ville. J’ai des nouvelles par mon pote “Nico” Plestan, et je suis super fier de ce qu’ils réalisent en Ligue des champions. Tu les sens sereins, plus sûrs de leurs possibilités.

Quand tu vois un mec comme Cabaye, ou Keita, pfff… Makoun il a encore de grosses “stats”, Peter (Odemwingie) il n’arrête pas de montrer ses qualités, “Nico” tient la baraque derrière… Ça fait plaisir. » Plestan, le Niçois d’origine, se méfie du réveil éventuel de son ancien équipier. « C’est mon ami, mais c’est clair que pendant 90 minutes, on s’oublie. C’est un attaquant très fort, je ne me fais pas de soucis pour lui. Il vient de changer d’équipe et, quand on est attaquant, ce n’est pas évident.

Mais quand il va se remettre à marquer, il va enchaîner les buts. »