OGCNice : ton univers impitoyable

France Soir

 

 

Et une salade niçoise, une ! A l'OGC Nice, on se repasse les plats, sans sourciller mais quand même avec cette impression de déjà-vu. Comme si les vieilles casseroles de 2002, année où le club aiglon, fraîchement promu en Ligue 1, est menacé un temps par une rétrogradation financière en L2, n'avaient jamais été réellement récurées.

A Nice, entre les coups tordus des uns et les prises de bec des autres, le linge sale, toujours lavé en famille, change de couleur de jour en jour. Hier, l'apoplexie financière, aujourd'hui, les règlements de comptes à... l'OGC Nice, où la justice n'a pas tardé à pointer le bout de son nez. Une sacrée faute de goût que n'a d'ailleurs guère appréciée.  Frédéric Antonetti, un coach littéralement désabusé par l'ambiance délétère qui règne autour du club : « Nice a assuré son maintien en L1, mais on n'a pas épargné par les saloperies (sic). Nice a un gros potentiel, ils il faut qu'il y ait un vrai projet. Il faut que les médiocres dégagent et il faut en finir avec les emplois fictifs à l'intérieur du club. Ce qui s'est passé cette saison est inconcevable. » Guerre entre actionnaires, conflits humains, oppositions entre sections amateur et professionnel ? Annonce du licenciement du président Cohen avant qu'il ne retrouve, trois jours plus tard, son poste ?

Remplacement quasi acquis d'Antonetti au profit de Cobos avantt que l'affaire ne capote ? vraie-fausse descente de police... Bref, le feuilleton niçois, loin d'être un long fleuve tranquille, n'est toujours pas près, aujourd'hui, de s'achever.

Guerre des chefs

Il a même pris un tournant inquiétant, aux allures judiciaires, avec le récent dépôt d'une plainte contre X pour « escroquerie et abus de confiance », au sujet des transferts au club azuréen du brésilien Ederson et de Moussilou. Le plaignant n' est autre que... Franck Giudicelli, 32 ans, actionnaire à hauteur de 27 % de l'OGC Nice et devenu minoritaire à l'issue d'une récente réorganisation du capital du club. Ce dernier est également vice-président en charge du secteur sportif. Une enquête préliminaire a donc aussitôt été ouverte par le parquet de Nice. Et l'affaire semble suffisamment sérieuse pour que s'y penche Eric de Montgolfier, le procureur de la République de Nice, celui-là même qui avait tenu tête à un certain Bernard Tapie dans l'affaire Va-OM...

Cohen-Stellardo inquiétés par la justice ?

Du côté des avocats de Giudicelli, on s'étonne de la « lenteur »de la procédure cependant que « les infractions liées aux transferts Ederson et Moussilou sont avérées. Simplement, la rapidité doit être la règle d'or dans ce type d'affaire ». Guidicelli, qui avait refusé de prendre la présidence en janvier dernier, malgré les appels du pied de son ami Marcel Governatori (lequel détient, lui aussi, 31 %du club, le reste du capital étant partagé entre Cohen et deux autres actionnaires), voulait néanmoins racheter des actions afin de s'emparer de la majorité de la SASP. En vain. Giudicelli décidera par la suite de commander un audit de valorisation du club, qu'il paiera lui même et qui devait initialement débuter le 14mai. Mais ce jour-là, le président de l'OGC Nice a informé les consultants des cabinets GMCO et Finindev que leur mission ne pouvait avoir lieu « aux dates convenues »en raison de la plainte déposée par Giudicelli. Selon ce dernier, des sommations d'huissier auront été nécessaires pour accéder à des éléments de la gestion du club dans laquelle il va finalement découvrir de grossières anomalies, notamment le transfert complexe d'Ederson. Sans oublier la drôle de cession de Moussilou à SaintEtienne, en janvier dernier.

Des comptes offshore à Monaco ?

Acheté 4 millions d'euros, il coûterait sur quatre ans, selon une source proche du dossier, près du double. Fixée à 430.000 euros, la commission de l'agent du joueur aurait été versée en une seule fois alors que, sur un contrat de quatre ans, elle aurait dû être réglée en quatre fois. Pour Giudicelli, le versement en une fois de ladite commission cache des rétrocommissions via des comptes offshore. Par sa plainte contre X,  Giudicelli semble clairement viser le duo exécutif Ricort-Cohen, soutenu par l'actionnaire Gilbert Stellardo (30 % des parts), ces deux derniers ayant été entendus par la PJ dans le cadre d'une enquête préliminaire ouverte parle parquet de Nice sur le grand stade. Démontré par de nombreux PV du conseil d'administration, que France Soir s'est procurés, c'est bel et bien Stellardo qui semble gérer en sous-main le club niçois, l'actionnaire ayant été auparavant le président de la chambre de commerce de Nice et premier adjoint au maire Jacques Peyrat jusqu'en 2005.

Emplois fictifs

Enfin, lorsque Antonetti évoquait certains emplois fictifs », peut-être faisait-il allusion, selon des sources concordantes, au fils de G. Stellardo, intendant adjoint au centre de formation, et à la belle-soeur de Maurice Cohen. Un curieux mélange des genres... Dans ce vaudeville à la sauce niçoise, il risque finalement de n'y avoir qu'un seul perdant à la fin de cette triste histoire: l'OGCNice. A moins d'un miracle ou d'un vrai projet, ce qui est presque la même chose.   

 

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