Antonetti menace ses joueurs

L'Equipe

 

Pour sauver Nice, avant-dernier de L 1, l’entraîneur est déterminé à « éliminer les pleurnicheurs » et à monter une équipe commando.

Les niçois sont partis en vacances sur une sacrée fausse note. Désireux de se refaire devant leur public, après une série de matches nuls, ils sont tombés, samedi, face à une équipe de Lens mieux armée dans tous les compartiments du jeu (1-2). C’est leur deuxième échec à domicile cette saison (Lyon avait gagné 4-1), et il prend des proportions catastrophiques. Le club est retombé dans la zone rouge qu’il avait quittée depuis trois mois. Il est même avant-dernier à la trêve et la phase retour s’annonce comme un long chemin de croix.

Signe de leur immense déception – samedi, Nice a longtemps mené avant de craquer – et de leurs inquiétudes, aucun joueur ne s’est exprimé après cette défaite. Seul Frédéric Antonetti, l’entraîneur, a parlé. Ses premières explications ont été « conjoncturelles ». « On a fait preuve de courage et de bonne volonté et on s’est mis dans de bonnes dispositions en menant au score et en étant en supériorité numérique (après l’expulsion de Kovacevic), dit-il. Là, j’ai cru qu’on y arriverait. Mais la réaction lensoise nous a été fatale. Quand ils se sont mis à pousser et à jouer sur leur puissance athlétique, on a été démunis. On n’a pas su conserver le ballon et le faire tourner. On était trop handicapés par l’absence de quatre titulaires (Abardonado, Diakité, Balmont, Rool), on était trop tendres, la différence avec notre adversaire était trop criante. »

Laslandes, le modèle

Il aurait pu se contenter de cela. Mais Antonetti a soudain choisi d’être offensif, voire agressif, vis-à-vis de certains de ses joueurs, sans toutefois les nommer. « Dans la situation qui est la nôtre, il est impératif de nous remettre en question, moi comme les autres. Et il faut d’abord qu’on arrête de se plaindre, ce qu’on a trop tendance à faire depuis six mois. Quand on est 19e, on a besoin de joueurs responsables et d’hommes, pas de pleurnicheurs. Des pleurnicheurs, il y en a dans le groupe et il faut les éliminer pour assurer le maintien, objectif encore tout à fait réalisable. Dès la reprise, j’aurai des décisions radicales à prendre et je ferai face à mes responsabilités pour monter un commando destiné à sauver le club. »

Si Antonetti persiste dans son idée, on peut donc s’attendre à des chamboulements. Il a déjà demandé à ses dirigeants de muscler l’équipe, trop « légère », selon lui, et trop handicapée dans le combat physique, en faisant venir des joueurs costauds dont l’archétype est le Bordelais Lilian Laslandes, par ailleurs vrai leader de vestiaire. Mais quels sont les joueurs dans le collimateur de Frédéric Antonetti ? Il le confiait récemment, ceux qui jouent peu et ceux qui sont souvent remplacés ne peuvent pas être favorables à l’entraîneur. Alors pense-t-il à Yahia et Veigneau, rarement utilisés, à Vahirua et Bellion, régulièrement sortis en cours de jeu, à tel point que le Tahitien a quitté le stade après avoir été remplacé à la mi-temps contre Nancy, le 9 décembre (0-0) ? Peut-être. On voit pourtant mal Antonetti se passer de son petit meneur de jeu en des temps aussi difficiles.