Trois précieux points acquis dans la douleur...
Extrait Ouest France

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A onze contre dix, les Rennais ont peiné pour faire la différence. Il a fallu un penalty pour empocher trois points bienvenus. Les Rouge et Noir signent leur deuxième victoire consécutive à domicile.
L'expulsion de Varrault, pour un tacle très appuyé par derrière, était méritée, 
et M.Piccirillo n'a pas fait un cadeau aux Rennais. Quoi qu'en disent Fréderic 
Antonetti et Maurice Cohen, entraîneur et président niçois. 
D'ailleurs, si cela avait été un cadeau, il aurait été plutôt empoisonné. Car, 
comme souvent, quand une équipe se retrouve précocement réduite à dix (et Rennes 
en sait quelque chose), elle trouve des ressources pour se ressouder. Et la 
tactique à employer par l'adversaire en avantage numérique n'est jamais simple. 
« Nous avons connu ce genre de situation, inversée à Nancy, et nous avions posé 
beaucoup de problèmes aux Lorrains » se souvient Pierre Dréossi. 
Le moins que l'on puisse dire, c'est que les Rennais, à leur tour, n'ont pas 
fait preuve de clairvoyance face à cette situation supposée avantageuse. Englués 
sur la même ligne, à la limite du hors-jeu, regroupés comme un soir d'hiver 
devant une cheminée, Utaka, Hadji et consorts se sont souvent marchés sur les 
pieds. Combien de centres distillés par leur capitaine Olivier Monterrubio, ou 
par le Suédois volant Edman, n'ont fait que transpercer un mur d'air ? A croire 
que sur un terrain large de 60 m, il est préférable de se rogner les ailes. 
Pourtant, en forçant la défense niçoise à s'étirer jusqu'à la rupture, les 
hommes de Dréossi auraient sûrement pu bénéficier de brèches dans la défense 
azuréenne. « On a manqué de rythme pour se créer des espaces, reconnaissait 
Pierre Dréossi. On a été impatient par moment, et l'impatience n'est pas une 
bonne réponse face au problème que nous a posé Nice. »
Pourtant, à la mi-temps, l'entraîneur rennais profitait d'une blessure à la tête 
de Bourillon pour dégarnir sa défense au profit de son animation offensive. Mais 
l'entrée en jeu de Daniel Moreira pesa comme une plume de goéland sur la défense 
azuréenne. Et les mêmes schémas inefficaces, constatés depuis le début du 
championnat, semblaient se reproduire. C'est alors que, faute de voir aboutir 
ses centres au cordeau, Olivier Monterrubio s'est mis en tête de faire la 
décision tout seul. Après tout, on n'est jamais si bien servi que par soi-même. 
Une percussion, un petit pont dans la surface... et hop... un penalty (encore 
justifié) à tirer comme récompense. Bienvenu celui-là, car il permettait aux 
Bretons de transformer au tableau d'affichage, une possession de balle 
outrageuse, mais stérile. « C'est vrai qu'il y avait pas mal de chose à faire 
dans le dos de leur défense. Mais on a manqué de mouvement, reconnaissait le 
buteur du soir. On aurait sûrement dû insister sur les côtés. »
Reste à faire les comptes. Et ils ne sont pas si mauvais. « Trois plus trois ça 
fait six et sur le plan arithmétique, je suis satisfait des deux matches que 
l'on a joués chez nous. On reste sur une bonne série. » Difficile de lui donner 
tort. Hier soir, le Stade Rennais occupait, avant le match Auxerre - PSG, la 12e 
place. Un étage où l'on respire un peu mieux....