Nancy bourreau de Nice

 

Extrait L'Equipe

 


Frédéric Antonetti a piqué une grosse colère en rentrant dans son vestiaire. Quelques secondes de fureur après une nouvelle déconvenue de plus pour son équipe, qui n’a pas obtenu à Nancy le déclic qu’elle était venue y chercher. « Les occasions, c’est six à deux pour nous, observait-il, agacé. Leur but, ce n’est pas une occasion pour moi, c’est un corner mal tiré où on fait une grosse faute. Nancy est troisième (de Ligue 1) ? Et nous on est dernier ? Voilà, c’est tout ce que j’ai à dire. » Toujours pas réaliste, Nice repart avec une défaite de plus contre son vainqueur du 22 avril (2-1), qui l’a cette fois maté grâce à un but de Curbelo (25e). À Clairefontaine, où il passe ses diplômes d’entraîneur, Pablo Correa a pu interrompre sa récréation et éteindre la télé. « Après le but, il s’est dit qu’on allait gagner. Il a pu retourner en cours, souriait son adjoint Paul Fischer, aux commandes hier après-midi. On a relancé la machine après deux nuls et une défaite, poursuivait-il. On a des rendez-vous importants (Paris, Schalke, Lens), c’est bien de les aborder avec une victoire. » Des deux équipes, Nice était pourtant celle qui était le mieux entrée dans la revanche : un premier débordement de Moussilou trouvait Bellion au point de penalty mais celui-ci dévissait sa reprise (7e). Le second, de Souleymane Camara, était intercepté dans la surface par Diakhaté qui envoyait le ballon sur un poteau (11e). Lancé en profondeur, Bellion effaçait ensuite Sauget d’un crochet mais frappait au-dessus (22e).

Bien que très dangereux en contre, Nice subissait cependant sous l’étau du pressing nancéien au point de camper dans sa moitié de terrain, et de concéder plusieurs corners, dont celui du but : frappé par Gavanon, repris de la tête d’André Luiz et dévié par Curbelo. Nice laissait aussi virevolter Issiar Dia qui, pour sa première titularisation, a confirmé qu’il faudrait le suivre. Varrault, lui, n’y arrivait pas (à le suivre), sur un long rush conclu d’un tir bloqué par Gregorini (13e). Un débordement plus tard, l’ancien Amiénois entrait dans la surface et centrait pour Kim, devancé in extremis par Varrault (59e). Comme ils ne réussissaient pas à déborder un bloc très compact, les Niçois tentaient de surprendre par des ballons en cloche dans le dos de Lécluse et Diakhaté. Mais ni Koné ni Moussilou ne trouvaient le cadre sur des service de Rool (68e) et Vahirua (80e). « Quand on réagit comme on a réagi dans la dernière demi-heure, il y a beaucoup d’espoir, expliquait Antonetti. Mais quand vous avez la tête sous l’eau, la réussite vous fuit... » « Si on était nuls et qu’on n’arrivait pas à se procurer d’occasion, on aurait du souci à se faire mais, en deuxième mi-temps, on a vu beaucoup plus d’engagement et de détermination », approuvait Anthar Yahia.

Nancy n’a pas les mêmes soucis. En faisant tourner leur effectif (Puygrenier, Chrétien et Zerka étaient sur le banc), Correa et Fischer ont pu préparer les prochaines échéances, tout en restant maîtres de leur trophée, un tour de plus.