Le retour du doute

L'Equipe

 

Photo PSG.FR

 

Quatre jours après sa victoire contre le Panathinaïkos (4-0), le PSG a buté sur Nice et reste aux abords de la zone rouge.

Samedi prochain, s’il perd à Troyes et si Nice bat Lens, le PSG sera relégable. Il aura certes un match en retard à disputer, mi-janvier, à domicile, contre Toulouse. Mais c’est bien sous une barre symbolique, celle qui envoie virtuellement trois équipes en L 2 la saison prochaine, que Paris pourrait passer la trêve hivernale. Le match qu’a livré hier le PSG face à l’OGCN n’aura été qu’un énième reflet de ses doutes, de ses peurs et de son incapacité maladive à enchaîner les résultats. Une seule fois, cette saison, l’équipe de la capitale est parvenue à enchaîner deux victoires d’affilée, lorsqu’elle battit Lorient (3-1) en Coupe de la Ligue, trois jours après s’être imposée à Monaco (2-1) en L 1.

Ainsi la belle impression laissée mercredi, en Coupe de l’UEFA, aura- t-elle été fugace. Oubliés, déjà, les quatre buts inscrits face au « Pana » et cette entente savoureuse entre Kalou et Pauleta. Ce match dominical à 15 heures, horaire magnifique pour assister à une rencontre de L 1, aura ramené à la surface les limites des Parisiens, dès lors qu’ils affrontent un adversaire plus motivé et plus agressif que des Grecs déjà qualifiés pour les 16e s de finale de la C 3.

Le Nice qui s’est dressé face au PSG a sans doute pu surfer sur le climat négatif qui perdure à Paris, au Parc des Princes en particulier, où le kop de Boulogne est encore resté silencieux. Mais le Gym, qui a arraché hier son quatrième nul de suite – le troisième d’affilée sur un score de 0-0 – est aussi parvenu à ses fins en s’appuyant sur un système défensif efficace.

Silence chez les joueurs

Au cours d’un match sans envergure, sans souffle de conquête, les deux équipes ont plus cherché à ne pas commettre d’erreurs qu’à faire la différence. Et, un peu paradoxalement, ce fut Nice qui huma d’un peu plus près l’odeur du buteur, lorsque Moussilou envoya un tir sur un petit filet extérieur (60e) avant de voir Landreau mettre en échec sa deuxième frappe dans une position royale (80e). Côté Paris, il n’y eut qu’un seul grand frisson, une tête de Kalou sur un poteau, après un centre de Hellebuyck (18e). Le reste ne fit qu’étirer des manques de conviction, de précision ou de lucidité. Au final, Nice a gagné un point dans sa lutte pour la survie en L 1 et Paris en a perdu deux. En fin de match, une partie du Parc a de nouveau réclamé la tête de Lacombe, qui a dit conserver d’autres objectifs que le maintien : « Il ne faut regarder ni vers le haut ni vers le bas, mais le prochain match. » Langue de bois ? Politique de l’autruche ? Hier, Lacombe a préféré couvrir son équipe, évoquant plutôt l’état très gras du terrain, l’horaire inhabituel du match et l’étrange climat du Parc plutôt que les ressorts limités de son équipe.

Alors qu’Alain Cayzac apparaissait très marqué dans les couloirs du Parc, aucun Parisien n’est venu s’exprimer après le match. Pas même Pauleta. A l’image de son capitaine, le PSG explore un profond tunnel en Championnat, où il n’a plus gagné un match depuis son succès contre Rennes (1-0), le 28 octobre. « Pana » n’aura été qu’une parenthèse pour ce Paris qui s’enlise, distillant une image similaire, match après match. Au croisement de la souffrance et de l’impuissance.