Antonetti fait le dos rond

L'Equipe

 


Malgré des résultats décevants, les dirigeants niçois ont conforté la position de leur entraîneur. Qui, malgré les rumeurs, se veut serein.

Et si c'était le pire moment pour affronter le PSG au Parc des Princes ? Frédéric Antonetti, qui retrouve le banc après son match de suspension, ne s’est pas posé la question. « Ce sont les aléas du calendrier, dit-il. Les Parisiens sont en forme. Ils sortent de deux bons matches. Mais moi je m’intéresse surtout à mon équipe. » Et ce n’est pas le boulot qui manque. La dernière victoire du Gym remonte à plus d’un mois, et si les Azuréens n’ont perdu qu’une seule fois depuis, l’accumulation des matches nuls (5 en 6 matches) les maintient au fond du classement. Cette saison, ils n’ont jamais été mieux classés que 15ème et, à Nice, certains y voient une raison suffisante pour que l’entraîneur paie les pots cassés.

Récemment, un des actionnaires de la SASP s’est opposé aux autres avant d’être mis en minorité. A-t-il demandé la tête d’Antonetti, comme le bruit court, et son remplacement par le ticket Gérard Buscher-José Cobos ? « Non, assure le président, Maurice Cohen. On s’est heurtés sur un sujet bien précis, mais il n’a jamais été question de l’entraîneur. » Il n’empêche que ce désaccord, sur fond de politique locale (les municipales, en 2008, approchent) et alors que les rapports entre l’association et la SASP sont à nouveau très tendus, a placé, malgré lui, l’entraîneur corse au coeur des débats. En coulisses, les questions ont donc circulé. Antonetti est-il toujours l’homme de la situation ? A-t-il encore l’adhésion du groupe ? « Qu’on s’interroge sur ma situation c’est logique, rétorque l’intéressé. Je connais les règles du jeu quand ça ne marche pas, et je peux me faire couper la tête demain. Qu’on mette en doute mes relations avec les joueurs, en revanche, me choque. Mais c’est partout pareil. Quand il y a crise de résultats, les médiocres ressurgissent. Ces querelles-là ne m’intéressent pas. Pour l’instant, je suis dans ma bulle et je fais le dos rond en attendant que certains éléments s’inversent. »

En attendant, par exemple, que les attaquants cadrent les multiples occasions qu’ils se créent, que les gardiens adverses soient moins décisifs ou que l’arbitrage soit plus favorable. Car, dans le jeu, les Niçois continuent à faire au moins jeu égal avec chacun de leurs adversaires et c’est ce que les dirigeants retiennent en priorité.
« La situation est inquiétante mais on reste calmes, indique Cohen. Quand on avait un point après six matches, j’ai maintenu ma confiance au coach. Ce n’est pas pour la lui enlever aujourd’hui. On a commencé avec lui, on ira au bout avec lui. Où en sont les équipes qui ont changé d’entraîneur ? Et puis, c’est bien lui qui nous a emmenés en finale de la Coupe de la Ligue et à la 8e place la saison dernière. » « J’étais derrière Antonetti quand on était 8eme, je le
suis davantage encore aujourd’hui alors qu’on est mal classés, synthétise Roger Ricort, le directeur sportif. Pour moi, il fait partie des cinq meilleurs entraîneurs du Championnat de France. » Frédéric Antonetti est donc loin d’être seul. Mais, que le moment soit bien choisi ou pas pour y aller, ramener un résultat du Parc ferait le plus grand bien à tout le monde.