Les Niçois font abstraction

L'Equipe

 

 

Les joueurs azuréens entendent se concentrer sur le maintien plutôt que de s’appesantir sur la crise que traverse le Gym.


On pourrait les imaginer profiter de la situation, prétendre qu’on les met dans les pires conditions pour assurer l’avenir de l’OGC Nice en L 1. Au lieu de ça, les joueurs niçois se comportent en éléments responsables.« Si on perd à Marseille, il ne faudra pas chercher des excuses dans les remous qui agitent le club, affirme Cédric Kanté. Ça n’aura rien à voir car on n’est pas perturbés. »

Avec leur entraîneur, les Aiglons se sont mis en tête de sauver le club et ont fait du maintien une véritable obsession. Rien ne semble pouvoir les faire dévier de leur objectif. En début de semaine, Frédéric Antonetti les a rassemblés dans le vestiaire et leur a
demandé de faire abstraction de la situation extra sportive du club. Le message a été bien reçu.« C’est une tempête dans un verre d’eau, estime Cédric Varrault, depuis neuf ans au club. Des psychodrames comme celui là, j’en ai déjà connu quelques-uns. À la limite, ça ne nous intéresse même pas. Entre nous, en tout cas, on n’en parle pas. On préfère parler de foot et des résultats sur le terrain. C’est ça l’important. Et je suis persuadé qu’une fois le maintien assuré, cette histoire
se dégonflera d’elle-même. »

Pour l’ancien capitaine, ce sont les joueurs qui ont les clés du problème. Un avis partagé par Olivier Echouafni. « Nous ne nous préoccupons pas de ces bisbilles, assure l’ancien Marseillais, qui retrouve avec émotion le Vélodrome. Notre devoir est de rester concentrés et nous savons, nous les joueurs, que nous sommes la locomotive du club. Grâce aux résultats, nous devons tirer l’OGC Nice vers le haut. Nous l’avons déjà fait fin janvier. »

Lloris : « On laisse aux dirigeants le soin de régler leurs comptes »

C’était l’époque du vrai-faux renvoi de Maurice Cohen par les actionnaires. Le club avait tremblé sur ses bases mais cela n’avait pas empêché Abardonado et ses copains d’entamer une série de sept matches sans défaite, qui court toujours. Relation de cause à effet ? « On peut le penser, ajoute Hugo Lloris. Face à la situation, une prise de conscience avait eu lieu chez les joueurs. On avait fait bloc. Ça ne nous a pas trop mal réussi. Là, c’est pareil. On reste concentrés. On laisse
aux dirigeants le soin de régler leurs comptes mais on n’entre pas dans ce jeu. On n’en a rien à faire. »

Lloris, vingt ans, est un des plus jeunes du groupe ; Kanté, vingt-sept ans, un des plus anciens. Mais le discours est sensiblement le même. « J’ai déjà connu ce genre de situation au Racing quand il y a eu les histoires avec Afflelou ou Ginestet, explique l’ancien Strasbourgeois. Le groupe n’en a jamais souffert. Ici, on n’évoque même pas la situation dans nos conversations quotidiennes. Sans doute le ferait-on si on était mieux classés. Mais là, franchement, on a assez à faire avec le maintien du club en L 1 pour ne pas nous disperser. » Un huitième match d’affilée sans défaite, ce soir à Marseille, serait la meilleure des réponses à apporter et la meilleure
façon de désamorcer cette nouvelle crise.