Les Aiglons ne décollent pas

Le progrès

 

 

L'OGC Nice vit une saison cauchemardesque entre recrutement raté, conflits divers et variés au sein de l'équipe et du club et un projet de nouveau stade différé.

Frédéric Antonetti, qui surmonta les pires difficultés lorsqu'il était à Saint-Etienne pour sortir le club du marasme et le conduire ensuite à retrouver la Ligue 1 avec une belle force de caractère imaginait sans doute avoir mangé l'essentiel de son pain noir d'entraîneur lors de ses trois saison vertes.  Il répéta d'ailleurs souvent à cette époque que diriger l'ASSE durant trois saisons correspondait à dix saisons dans un autre club. Peut-être a t-il révisé son jugement depuis. Le bouillant coach corse doit même penser aujourd'hui que son séjour dans le Forez ne fut finalement pas si compliqué que cela. Son aventure azuréenne avait pourtant pris une belle tournure la saison dernière avant de virer au chemin de croix depuis août dernier. Entouré de ses fidèles Jean-Marie De Zerbi et Nicolas Dyon, il parvint à imposer sa personnalité et sa méthode au sein d'un club réputé pour son instabilité. Son équipe fut l'une des bonnes surprises de la saison, prenant la huitième place du championnat tout en s'inclinant en finale de la coupe de la Ligue contre Nancy (2-1). Les supporters du Gym s'imaginaient alors partis pour vivre de nouvelles grandes émotions, le président Cohen était ravi d'avoir fait confiance à Antonetti et celui-ci pensait bien avoir jeté les bases d'un avenir qui s'annonçait sinon radieux, au moins prometteur. Presque un an après, c'est un retour à la case départ pour le club sudiste. Les fragiles fondations se sont écroulées au fil de performances sportives qui ont été bien en deçà de celles attendues du côté du stade du Ray. Les bouillants fans niçois n'ont pas eu l'occasion de s'y enthousiasmer souvent, en tous cas pas suffisamment à leur goût.

Trop de problèmes

La faute à un début de saison que les Aiglons traînent comme un boulet. Pour avoir mis trop longtemps à prendre des points (premier succès face à Valenciennes lors de la 7 e journée), Abardonado et ses partenaires ont concédé un retard insurmontable qui a effrité la confiance emmagasinée lors de l'exercice précédent et soulevé des questions qui ne se seraient pas posées dans un cas de figure plus favorable. Par exemple celle d'un recrutement qui n'a en rien optimisé le potentiel du Gym. L'exemple le plus criant étant celui de Matt Moussilou, acheté 5 millions d'euros à Lille et qui n'a pas marqué le moindre but sous le maillot rouge et noir avant de tenter de se refaire une santé chez les Verts. Aujourd'hui, c'est Koné qui tient le flambeau offensif niçois avec sept petits buts en championnat... Pour ne rien arranger, beaucoup d'événements annexes ont plombé un climat qui a vite tendance à se détériorer sur les bords de la Méditerranée. Il y eut d'abord l'annonce du report du projet de nouveau stade, puis le jet de fumigène lancé par un supporter de l'OM lors d'un Nice-OM blessant gravement un pompier à la main et conduisant à un huis-clos et dernièrement «l'affaire« entre l'association et la section professionnelle du Gym qui a fini de plomber une atmosphère sulfureuse. Dans ce contexte détestable, Antonetti poursuit son opération sauvetage sans manifester la conviction qui était la sienne lorsqu'il luttait pour le maintien en Ligue 2 avec l'ASSE. Comme s'il était résigné. S'est-il déjà fait une raison alors qu'il avait failli passer à la trappe à la veille d'un déplacement à Lyon en janvier dernier?  On peut le croire. Comme on est certain qu'il fera son travail avec le plus grand professionnalisme jusqu'au bout. À commencer par dimanche où le match contre les Verts prend les contours de match de la dernière chance pour un groupe qui avait forte impression à Geoffroy-Guichard, à l'aller. Avant de s'incliner 1-0. À l'image d'une saison manquée.