Les souvenirs niçois de Traoré

Le Parisien

 


En 2002, Sammy Traoré a 26 ans, vient de Créteil et débarque à Nice, le premier club de Ligue 1 de sa carrière. Il y restera quatre ans, quatre années qui vont changer sa vie. Aujourd'hui, il joue au PSG et est sur le point de retrouver ses ex-coéquipiers après-demain pour un match clé.

Nice, c'est la découverte de l'élite, la culture tactique qu'il acquiert, la rue Masséna et le restaurant la Villa d'Este où chaque jeudi le perdant d'un concours de reprises de volée prenait l'addition pour tout le monde. Les centreurs se bousculaient puisque, quoi qu'il arrive, c'était gratuit pour eux. « Je crois que j'ai dû payer deux fois », se souvient fièrement Sammy. Nice, c'est également la plage pour les enfants, notamment le second, son fils né là- bas. C'est encore sa maison sur les hauteurs, à cinq minutes de la promenade des Anglais. C'est surtout une incroyable histoire d'amitié avec Jacques Pancho Abardonado, toujours Niçois et arrivé comme lui en 2002 sur la côte. « Ce n'est pas de l'amitié, corrige d'emblée le défenseur géant de Paris. C'est de l'amour. Je le considère comme mon frère. Quelqu'un de ta famille, tu l'aimes, tout simplement. Quitter Nice a été difficile mais quitter Pancho… C'est comme si on séparait deux jumeaux à la naissance. »

« Une aventure humaine exceptionnelle »

Cette histoire, aussi forte soit-elle, s'inscrit dans un flot de solidarité qui a marqué à jamais le joueur. « Nice restera une aventure humaine exceptionnelle, raconte-t-il. C'est ce que j'ai connu de meilleur dans ma carrière. On est resté premier 11 fois alors que personne ne s'y attendait. Le vestiaire était soudé à son maximum. Quand un joueur partait, c'était un déchirement, quand un arrivait, on l'aidait à se fondre dans la masse tout de suite. » Samedi, après le nul du PSG contre Lyon (1-1) et la lourde défaite de Nice à Nancy (3-0), Sammy a appelé Pancho. Le « chambrage » a commencé: « Je lui ai dit qu'il ne faut pas qu'ils nous énervent sinon on va accélérer le jeu ! J'ai ajouté : Pancho, je t'aime trop, mais l'année prochaine, tu vas jouer en direct sur Eurosport !» Au fond de lui, il n'en pense pas un mot : sa priorité demeure le maintien du PSG, celui de Nice ensuite.

 

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