Match nul

 

Extrait l'Equipe, Latérale Nissart

 

 

C'est nouveau: Monaco a terminé son match à onze. C'est classique : Monaco n'a pas marqué à domicile. Si l'ASM peut se targuer de ne pas avoir reçu hier de carton rouge après une hallucinante série de sanctions administratives (cinq expulsions lors des trois journées précédentes), elle peut méditer son impuissance offensive unique en L 1 :pas un but en six heures de jeu à Louis-II !

Après un derby correct sur le plan de l'engagement (Antonetti « On est concurrents maison se respecte, c'est une bonne chose pour le football qu'il n'y ait pas eu de débordements. »), hormis quelques gestes (tacle de Zikos sur Roudet, 23e ; pied d'Abardonado sur la poitrine de Maoulida, 43e), mais assez faible techniquement, Monaco paie toujours son notable manque de confiance dans la surface.

Gregorini a bien réalisé une superbe parade sur une tête d'Adebayor (59e), mais le plus souvent, les attaquants de l'ASM ont paru paralysés dans le dernier geste : frappes trop tardives ou trop imprécises, de Sorlin à Kapo en passant par Maoulida et Adebayor, encore une fois aussi actif que maladroit. Remplacé à l'heure de jeu par un Chevanton d'une rare transparence, le Togolais fila directement aux vestiaires. « J'étais un peu énervé, mais c'est normal quand un joueur sort avant la fin, déclara après coup l'épervier de Lomé. On peine un peu en attaque à domicile, mais c'est dur de se faire siffler au moindre contrôle raté. Et le terrain ne nous a pas aidés non plus. La pelouse de Louis-II, bosselée et sablonneuse, fut unanimement accusée de bien des maux. « Il faut vraiment aller dessus pour comprendre, assure Frédéric Antonetti, pas mécontent de ce nul. Ce 0-0 est un bon résultat, même s'il y avait un peu de place pour faire mieux en fin de match (frappes non cadrées de B. Koné, 79e et 82e).

C'était la troisième rencontre en une semaine pour les deux équipes, c'est assez logique que ça débouche sur un match fermé, surtout dans un derby où personne ne voulait perdre.

Nice préserve en effet son invincibilité à Louis-II depuis son retour en L 1 (saison 2002-2003), alors que le malade monégasque, après une semaine des plus agitées, semble presque se contenter du partage des points malgré 65 % de possession du ballon. « L'important, c'était de ne pas perdre, confirme Jean Petit, qui avait laissé Meriem en tribune et Chevanton sur le banc. On a eu quelques occasions en première période (coup franc dans le petit filet de Kapo, 32e, tête de Maicon de peu à côté, 42e, et frappe non cadrée de Sorlin après un mauvais renvoi de Traoré, 44e), avant de faire jeu égal avec Nice après le repos. C'était un match assez moyen, mais en cas de défaite, on serait retombés dans un tunnel noir.

Si Kapo s'est montré à son avantage, Sorlin et Maoulida peinent toujours à apporter un geste décisif, et Adebayor cherche encore le déclic. « Mais on a été solides », plaide Bernardi, indispensable.

Moralement, le groupe semble retrouver un brin de sérénité, après ce nul qui suit la victoire à Troyes (2-1). « On a demandé aux joueurs de rester très concentrés, de tout faire pour sortir le club de l'impasse, explique Petit, et de faire attention aux cartons. Sinon, on n'aurait plus eu personne pour les prochains matches !

Mais Monaco n'a toujours personne pour marquer à Louis-II, et bientôt personne pour l'entraîner. L'intérim de Petit prendra fin au plus tard dans une semaine, à Lille. « Peut-être mon successeur était-il dans les tribunes », plaisante l'ancien adjoint de Deschamps, dont l'ombre se dissipe peu à peu. « Monsieur Deschamps m'a amené au plus haut niveau, se souvient Adebayor. Il y a des gens qui l'aimaient, d'autres qui ne l'aimaient pas. » La question du jour, voire du mois : qui ? « Vous lui demanderez. » Autre fidèle de « DD », Gaël Givet tente de regarder devant lui : « À Troyes, on pensait beaucoup à lui. Mais il faut tourner la page, on n'a pas le choix.»

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Côté niçois, les aiglons retournèrent dans leurs nids moins gais que l'an passé... comme quoi les années se suivent et ne se ressemblent pas. Heureusement!

Un homme ressort, quand même, très heureux de cette rencontre c'est Damien Grégorini, auteur de quelques arrêts décisifs.

Autre élément à retenir de ce match "terne", c'est la défense. Une défense solide qui a retrouvé son sérieux. Comme quoi il suffit de faire confiance à une personne de talent pour retrouver des valeurs chères à un passé pas très lointain. N'est-ce pas Pancho!

Vous y rajoutez une pincée de Fanni... accompagnée de Varrault et Traoré ...et le tour est joué. A suivre!

La déception d'hier reste Baky Koné qui n'a jamais su prendre le dessus sur Evra et qui a été d'une précision relative dans ses tirs... Mais cela n'enlève rien à la qualité du joueur.

La semaine de préparation et de récupération, avant Marseille, lui fera sûrement du bien!

Rendez-vous dans huit jours pour le deuxième derby de la saison!