Les Niçois régalent

 

Extrait L'Equipe

 

photo asse.fr

Les verts broyaient du noir. Les voilà désormais dans le rouge. Il s’agit justement des deux couleurs des Niçois repartis vainqueurs à l’extérieur pour la première fois en L 1 depuis le 31 août (2-1, au Paris-SG). Ce succès leur permet de doubler l’ASSE, jamais aussi mal classée depuis la 2e journée.

La venue des Aiglons avait lancé la saison des Verts, l’an passé (2-1, lors de la 13e journée). Elle risque cette fois-ci de plomber la fin de Championnat de leurs hôtes, toujours à la recherche d’une victoire sur leur pelouse depuis le 23 octobre (2-1, face à l’OM). L’ASSE poursuit son terrible début d’année (une victoire en neuf matches). « Je préfère notre place à d’autres, optimise Sablé. J’ai connu pire dans ce club. » Vu l’état dans lequel il se retrouve, Saint-Étienne ferait toutefois bien de se méfier d’un éventuel retour d’Ajaccio. « Notre objectif premier, le maintien, est plus que jamais d’actualité », résume Perrin.

Encore sur coup de pied arrêté…

Au regard de la situation de son précédent club, Antonetti, dont il s’agissait du grand retour à Geoffroy-Guichard, savait qu’il avait un bon coup à jouer. Il attendit toutefois le dernier moment pour sortir du vestiaire. Baup en fit pour une fois autant. Les deux hommes virent donc en même temps la banderole des Green Angels : « Anto : À Sainté, tu seras toujours chez toi ! »

L’entraîneur azuréen marqua alors son territoire en effectuant « une Santini », c’est-à-dire en refusant de serrer la main de son successeur, comme le protocole l’y invite pourtant. « Chez moi, en Corse, c’est toujours l’ancien qui tend la main, se défend Antonetti. Et que je sache, j’ai sept ans de moins que lui. » Après l’avoir gardée dans sa poche, Baup ressortit vite sa main pour haranguer les siens. Car, excepté un coup franc cadré de Hellebuyck (16e), les Verts n’existèrent pas dans le premier quart d’heure. Bien équilibré en 4-3-1-2, Nice confisqua le ballon en déployant un football rapide et très plaisant. Cela permit à Koné de défier Janot (3e), plus prompt devant Bellion (11e). Koné et Traoré, de la tête, loupèrent ensuite le cadre (18e et 19e).

À l’image de cette sortie kung-fu de Janot (27e), décisif devant Balmont (37e), sa défense, privée pour la première fois de la saison de sa charnière centrale (Hognon blessé, Camara, suspendu), demeurait au bord de la rupture. Saint-Étienne n’offrait le change qu’en attaque par Feindouno (20e et 34e), Hellebuyck (25e et 32e) et Sablé de volée (35e). C’est donc au moment où les piquets stéphanois commencèrent à s’animer qu’ils cédèrent. Bellion profita de l’attentisme de Perquis pour reprendre le coup franc de Roudet repoussé par Janot (37e, 0-1). Les Verts encaissaient là le dixième de leurs douze derniers buts sur coups de pied arrêtés. Cela déclencha les sifflets d’un Chaudron doté de sa plus faible affluence de la saison.

Les applaudissements ne reprirent pas à la reprise. « On a su jouer avec l’expérience pour gérer », explique Vahirua. Grâce à l’entrée de Zokora (53e), de retour d’Afrique le matin de ce match, Saint-Étienne monopolisa enfin le ballon. Mais Perrin eut beau animer le couloir droit repris à Diawara, cette domination demeura stérile. Péchant toujours dans les attaques placées, seuls Feindouno, d’un tir rasant (62e) et Hellebuyck, qui tutoya la lucarne (76e), surent inquiéter Grégorini. C’était vraiment trop peu pour espérer mieux.