Abardonado, de bas en hauts

 

Extrait L'Equipe

 

 

Jacques Abardonado l’avoue. Il ne sait pas sur quel OL Nice va tomber à Gerland. « Ce qui est arrivé aux Lyonnais à Milan est terrible. Ils méritaient d’aller en demi-finale. Comment vont-ils réagir ? C’est difficile à dire. Mais je crois qu’ils ont la capacité de surmonter leur frustration. Ils veulent un cinquième titre. Ils seront prêts et vont nous imposer une grosse bataille. »

Ce qui n’est pas pour déplaire au défenseur niçois, qui aime le combat. Il en a même fait une de ses marques de fabrique depuis ses débuts sous le maillot de l’OM. Intransigeant sur le terrain, amateur de duels, il a prouvé également cette saison qu’il savait se battre pour renverser une tendance qui ne lui était pas favorable. Homme clé du système mis en place ces dernières années par Gernot Rohr,« Pancho »a payé au prix fort le départ du technicien franco-allemand. Il a d’abord disparu de la circulation lors de l’intérim de Gérard Buscher en fin de saison dernière, et, cette année, il ne faisait pas franchement partie des plans de départ de Frédéric Antonetti, qui avait fait venir Anther Yahia.« C’est une période que j’ai eu du mal à vivre et, comme je n’arrive pas à masquer mes sentiments, j’avais tendance à me refermer sur moi-même et à bouder. J’en voulais à tout le monde, mais le coach a su me parler. Il m’a encouragé à bosser, à aller de l’avant, il m’a dit que j’aurais ma chance. »

« Je dois beaucoup à Antonetti »

Celle-ci est intervenue à la 8e journée. Abardonado, titularisé pour la première fois, a fait un bon match et Nice a signé face au Mans (1-0) sa première victoire à domicile. Depuis, le défenseur central n’est plus jamais sorti de l’équipe. Mieux, il est devenu un inconditionnel de son nouvel entraîneur : « Je lui dois beaucoup. Il m’a incité à me remettre en question et m’a obligé à perdre du poids (8 kg). Depuis, je me sens mieux physiquement. Tactiquement aussi, j’ai progressé. Le coach me demande de ne pas trop balancer, d’alterner le jeu court et le jeu long, de mettre l’équipe dans de bonnes dispositions. Je prends beaucoup de plaisir alors qu’avant, on avait surtout tendance à défendre et j’ai le sentiment de faire une grosse saison. »

Une saison qui va le conduire pour la troisième fois de sa carrière au Stade de France (*). La Coupe de la Ligue face à Nancy, c’est le grand objectif de la saison niçoise. Mais pas question pour autant de s’économiser. « La finale, c’est dans deux semaines. En attendant, on a deux grands rendez-vous contre Lyon et face à Rennes. On veut aller le plus haut possible. »

(*) Il faisait partie du groupe lorientais vainqueur de la Coupe de France face àBastia (1-0) et finaliste de la Coupe de la Ligue contre Bordeaux (3-0) en 2002.