Antonetti a toujours la côte
 

Extrait Le Foot

 


 


Frédéric Antonetti sera resté un an à l'ombre après avoir quitté prématurément les Verts, alors qu'il les avait menés en L1. Cet artisan du football prônant la continuité, aimant les clubs à forte identité (Bastia, St-Etienne) revient sur le devant de la scène avec l'OGCNice. Une occasion rêvée pour Le Foot de recueillir les réactions des joueurs qui ont exercé sous ses ordres à St-Etienne, histoire de savoir ce qu'ils pensent de l'équation Antonetti-Nice.

Resituons les faits : mai 2004, après trois années passées au purgatoire les Verts retrouvent la L1. Juin 2004, Frédéric Antonetti coach charismatique quitte le navire stéphanois. Motif : le conseil d'administration du club refuse de reconduire son adjoint Christian Villanova. Il fera donc ses valises, refusant de ne pas travailler avec la même équipe technique qui a permis la remontée d'un club pourtant bien mal en point avant son arrivée. Un an plus tard, et une mise au vert souhaitée, Frédéric Antonetti déboule à Nice, fort d'une année de repos, où il s'est "contenté" d'observer le football professionnel français. Une année riche en enseignements pour l'ex-coach stéphanois qui revient sur le devant de la scène avec un club à forte identité "comme il les aime" pour reprendre ses propos. En effet, Nice est en quête de rachat après une année noire mêlée d'incertitudes et de piètres performances sur le terrain. Le tout doublé d'un véritable méli-mélo en fin de parcours. Bref, Antonetti arrive sur un chantier sportif (pas financier). Une équipe à remettre sur pieds, des actionnaires ambitieux à satisfaire et, en ligne de mire, fonder une grande équipe niçoise d'ici 2007 capable de se frotter aux pointures européennes et de remplir le successeur de l'historique stade du Ray pour l'instant appelé "Grand Stade".

Une chose est sûre, Frédéric Antonetti a marqué les esprits du côté de St-Etienne. Pour preuve, le témoignage touchant de Jérémie Janot interpellé dans les couloirs du Louis 2 avant l'ultime rencontre de l'exercice 2004-2005 : "Je suis très content pour le coach, je lui souhaite bonne chance à Nice. Pour lui, il n'y a qu'une seule bonne recette : c'est la sueur qui paie comme il dit. Il sera sûrement la première personne à qui j'aurai envie de serrer la main l'année prochaine. C'est lui qui m'a sorti du placard. Je lui suis encore reconnaissant, je ne le remercierai jamais assez et il sait que je serai toujours là pour lui".

Antonetti a son franc parler, ses idées, son staff, sa manière de jouer. Une vision de jeu offensive qui changera sûrement les habitudes des supporters niçois qui, pendant trois années d'ère "Rohresque", ont souvent vu des joueurs plus préoccupés à défendre qu'à attaquer. A ce propos, Nicolas Marin confirme : "Frédéric Antonetti est un extraordinaire entraîneur. Il est franc, travailleur. C'est un homme qui privilégie l'attaque avec de vrais joueurs de couloirs offensifs. C'est un fin tacticien, je me réjouis de le revoir au plus haut niveau. Nice est un club qui lui ira comme un gant. Je pense qu'il réussira là-bas. Si les joueurs jouent le jeu, il faudra compter sur Nice dans le haut du tableau". Là encore, Nicolas Marin n'y va pas avec le dos de la cuillère... Il a ainsi fait part récemment de son désir de rejouer sous les ordres du Corse, lui qui est passé d'un statut d'emblème de la nouvelle génération stéphanoise à celui d'indésirable depuis l'arrivée de Baup.

Patrice Carteron a tenu à s'exprimer aussi : "Je suis très content pour lui, il le mérite, c'est quelqu'un que j'apprécie beaucoup. Il a le profil pour réussir à Nice. C'est un homme qui aime bâtir. Il fait preuve d'une grande abnégation ce qui je crois caractérise Nice depuis son retour en L1. C'est un véritable professionnel. J'ai confiance en sa réussite". Même son de cloche chez le capitaine stéphanois Julien Sablé. "C'est un très bon coach, il nous a marqués nous les Verts. Il restera à jamais dans nos coeurs. Beaucoup de joueurs lui doivent énormément. Nice ? lia le profil pour réussir. C'est un club populaire, il aime cet environnement passionné, cette ambiance survoltée. C'est un homme qui a le sang chaud, c'est un gars du sud. Je crois réellement que ça peut marcher". A en croire les Stéphanois, Antonetti est donc l'homme du renouveau niçois. Il a adhéré au projet d'un club qui veut grandir. Il faudra maintenant en supporter la pression, les conséquences et satisfaire un public avide de beau jeu et de résultats car trop souvent lésé à ce niveau. Homme de challenge comme l'ont si bien souligné ses anciens joueurs, Frédéric Antonetti a de quoi passer de beaux jours sur la Côte d'Azur. Espérons-le, pour ce bonhomme entier, battant, qui mérite d'être considéré comme un des grands Monsieurs du football français... Les Stéphanois en savent quelque chose !

 

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