Nice ne craque pas et ne prend pas de but

 

Extrait l'Equipe, Latérale Nissart

 

 

Nice avait un but à Sochaux : ne pas en prendre. L'objectif est atteint. Depuis le 11 décembre dernier, date qui correspond au dernier succès azuréen (3-0 contre l'AC Ajaccio), les hommes de Gernot Rohr n'avaient plus bouclé un match en gardant leur cage inviolée. Ils y sont parvenus hier soir au prix d'une grande conviction défensive, d'une excellente organisation, avec un peu de chance (un tir sur la barre, un autre sur le poteau) et grâce à un gardien, promu capitaine, qu'aucun des rares supporters niçois présents à Bonal n'aura eu l'idée de siffler.

Grégorini préserva un point sur deux arrêts décisifs : quand il dévia du bout des doigts sur la barre une frappe du gauche de Zaïri (17e) et surtout lorsqu'il se jeta parfaitement après une reprise à bout portant l'Isabey (54e) concluant un centre de Zaïri prolongé de la tête par Menez.

Il faut tout ça en ce moment pour ne pas céder devant un Sochaux qui a pris des couleurs même s'il lui a peut-être manqué ce brin de folie et de percussion qui aurait pu faire la différence devant une équipe aussi groupée devant sa surface. Mais Sochaux vient aussi d'engranger sept points en trois matches au sortir d'une série (deux points en six journées) qui avait beaucoup inquiété.

Si on m'avait dit ça il y a une  semaine, j'aurais signé tout de suite », remarquait un Guy Lacombe souriant et qui ne voyait pas de reproches à adresser à ses joueurs. Sochaux a également aligné trois rencontres sans prendre un but. Mis à part deux frappes en début de partie (Vahirua à la 8e et Jankauskas à la 9e), Richert aura eu du mérite de ne pas prendre froid dans la cuvette polaire du stade Bonal. A ce titre, il est patent de relever que la température et le vent glacial, qui a balayé la nuit franc-comtoise, ont forcément joué un rôle dans le déroulement des opérations.

Un poteau pour finir

Sur un terrain pelé par endroits et dur comme la pierre, il était sans doute plus facile de résister au jeu que de l'organiser. Sylvain Monsoreau le soulignait : « Les conditions de jeu n'étaient pas idéales pour l'équipe prenant le jeu à son compte. Et comme on a eu affaire à un adversaire avant tout soucieux de ne pas encaisser de but, les choses ont été difficiles pour nous. » Sochaux, cela dit, a dominé les débats de bout en bout, se créant les deux occasions citées plus haut et voyant ses espoirs mourir sur le poteau gauche de Grégorini à l'ultime minute du temps réglementaire lorsqu'un coup-franc lointain de Pitau traversa toute la surface sans que personne ne touche le ballon.

Lacombe évoqua après coup « un manque de grinta » mais sans trop insister. Monsoreau parla « d'un jeu parfois trop stéréotypé » mais en soulignant qu'il n'y avait « pas de regrets à avoir » . Sochaux n'a pas avancé au classement mais s'est sans doute rassuré sur son fonds de jeu et sa rigueur retrouvée. « Il fallait aussi empêcher l'adversaire d'avoir des occasions et nous l'avons fait », estimait l'entraîneur en fin de compte.

Pour finir, on en vient à regretter ce football d'hiver qui n'est pas de nature non plus à remplir les stades. Cela oblige à rendre hommage aux acteurs d'une soirée glaciale qui avait probablement incité bien des spectateurs potentiels à garder les pantoufles devant la cheminée. Mais ce 0-0 n'aura au moins pas fâché Guy Lacombe et Gernot Rohr au crépuscule de leur centième match avec leur club respectif.

Personne n'aime perdre un soir d'anniversaire.

Gernot Rohr, pour conclure concernant l'OGCNice affirmait : « C'est un point important dans la lutte pour le maintien. L'équipe a  fait preuve d'une grande solidarité et d'une rigueur retrouvée. Damien a été un capitaine exemplaire, dans sa situation ce n'était pas évident, toute l'équipe lui dédie ce point. Mon seul regret, c'est l'expulsion  sévère de Jarjat en fin de match. »

La suite du championnat va être importante car les niçois se retrouvent à sept points du premier reléguable mais avec un match en plus. Il va donc falloir renouer avec la victoire face à Metz pour remettre des distances.