Gervais Martel: «On est capable de réagir»

 

Extrait la voix du nord

 

         

 

 

Dix matchs sans victoire et un cruel sentiment d’impuissance… Pour le Racing, l’automne n’est pas une saison facile. Analyse du sujet avec le patron. - Gervais Martel n’est pas homme à taire ses sentiments quand les circonstances lui imposent naturellement de monter au front. Lens ne gagne plus, Lens s’enlise dans une pernicieuse forme d’anonymat, Lens déçoit tout simplement. Face à cette dérive dont l’impact ne constitue pas encore heureusement une réelle menace pour l’avenir, le président lensois joue la carte du réalisme, de la fermeté et de l’espoir.

 Gervais Martel, que ressentez-vous au contact d’une actualité aussi abrupte?

«Une grosse déception. C’est surtout la "non-détermination" des joueurs qui m’a ennuyé samedi. J’ai eu l’occasion de leur en parler. Désormais, j’attends d’eux et de tout le monde, dans l’environnement technique, une semaine qui corresponde plus aux qualités de base du club.»

Êtes-vous franchement optimiste malgré le fait que Nice, tant dans le cadre de la Coupe de la Ligue que dans celui du championnat (samedi), ne soit pas spécialement un adversaire facile?

«Oui car je crois qu’on est vraiment capable de réagir. Aujourd’hui, les techniciens doivent simplement prendre conscience de la "non-action" de l’équipe contre Lyon mais aussi au cours de la deuxième mi-temps contre Ajaccio. La solution, c’est eux qui l’ont! Enchaîner tout de suite avec un match de coupe à l’extérieur me semble intéressant. Au moins, on va savoir tout de suite si Lens est capable de retrouver les bases essentielles de son jeu.»

Au plus profond de vous-même, n’avez-vous pas le sentiment que Lens est vraiment au plus mal dans l’approche autant que dans la gestion de son sujet?

«Je ne peux pas répondre à cette question. Je suis là avant tout pour rassurer. Je pars du principe que ça va bien se passer à Nice.»

Et si ça ne se passe pas bien, croyez-vous pouvoir tenir encore longtemps avec la même structure?

«Il est tellement facile de tenir d’un petit doigt un club qui va bien!…. De toute évidence, et bien que je sois plutôt du genre solide physiquement, le cas de figure opposé nécessite plus d’efforts. Mais on va se battre. J’ai eu affaire, dimanche, à un groupe de joueurs extrêmement réceptif. Je suis certain que notre manque d’agressivité (en première mi-temps surtout) devant Lyon va être pris en compte. À tous les niveaux d’une compétition, s’il n’y a pas de détermination, de vivacité, d’envie de bien se replacer, de se rendre disponible pour la collectivité, vous ne pouvez rien espérer.»

Qu’avez-vous dit à vos joueurs?

«Je n’ai pas pour habitude de m’épancher sur ce genre de dialogue. Il y a des choses qui doivent rester entre nous. J’ai essayé de leur expliquer la réalité. Ce ne sont pas des gens idiots. Ils ont compris. On les sent d’ailleurs concernés. Je reste persuadé que les acteurs sont bons. Il faut maintenant que le film soit à la hauteur. L’essentiel est que l’on retrouve de la détermination. C’est notre deuxième "sponsor"!»

Avez-vous ressenti des divergences avec l’entraîneur?

«Non, aucune. Je suis formel.»

Ne pensez-vous pas que le Racing manque peut-être d’un joueur à forte personnalité pour remettre le convoi sur les rails quand ça ne va pas?

«Effectivement, nous avons peut-être un vide de ce côté. Globalement, on a un groupe qui, très tôt dans la saison, a su donner des garanties. Puis, inconsciemment, les joueurs se sont mis la pression; ce qui les empêche de jouer aujourd’hui de façon spontanée, naturelle.»