Les Aiglons se resserrent « en famille »
Extrait Ouest France

A la veille de recevoir Nantes pour un match à six points, l'OGCN a fait sa révolution de mai. Le successeur de Gernot Rohr - 9e entraîneur passé à la trappe cette saison - à la direction des Aiglons, Gérard Buscher n'hésitera pas, lui-aussi, à trancher dans le vif.
Nice a tourné la page Rohr 
(et de son staff). Inéluctable malgré le soutien des joueurs au vu du désaccord 
total entre le technicien franco-allemand et sa direction depuis plusieurs mois. 
Seule finalement la date du prononcé de la sentence (par téléphone) a surpris 
sur la place niçoise. A quatre journées du coup de sifflet final, mais après 
deux défaites de rang, face à Caen (0-1) et à Paris (3-1), le président Maurice 
Cohen a pris ses « responsabilités en son âme et conscience » estimant que le 
bras de fer au sommet du club était « néfaste à une équipe paraissant résignée 
et démobilisée. Des joueurs sont d'ailleurs venus me dire qu'on allait droit 
dans le mur. Il fallait trancher, je m'y suis résolu », explique le patron du 
GYM. Et il a confié les clés de la maison au responsable de l'équipe réserve, 
Gérard Buscher, comme cela était écrit depuis belle lurette, dans le cadre d'un 
intérim de fin de saison en 'famille'. 
« Maurice Cohen, Roger Ricort, Fred Gioria, Bruno Valencony et moi-même : il n'y 
a plus désormais que des Niçois au club. On attendait ça depuis longtemps. Tout 
va se régler entre nous, entre amis. » Ancien attaquant international (neuf 
sélections) revenu à son club formateur en 92 en tant que joueur tout d'abord 
pour une remontée en D1, puis en 99 comme éducateur, il sait avoir été nommé 
pour faire des choix et des changements. « Dans la situation actuelle, une 
situation grave mais pas désespérée, je n'ai que faire de sénateurs chouchoutés 
sur le terrain, dit sans ambages Buscher chargé s'assurer le maintien puis de 
passer le relais, selon toute vraisemblance à Antonetti. L'équipe sera 
constituée par les onze plus forts du moment, pas forcément les plus forts 
intrinséquement. »
Après avoir corsé la préparation physique durant la première semaine de trêve, 
testé ou relancé treize pros en CFA, le week-end passé, devant la juvénile 
réserve de Toulouse (1-0), il a accordé 45 minutes de jeu, mercredi, à deux 
équipes lors d'un match amical devant les amateurs de Draguignan (4-0). « Si on 
joue comme ça devant Nantes, on va droit dans le mur, a-t-il lâché fort 
mécontent de la production terne et mollassonne, des présumés titulaires. Avec 
l'équipe B, on a vu du rythme, de la mobilité, des décalages. Bref, tout ce qui 
était demandé. » 
« On répondra présent, demain soir, ajoute-t-il rapidement. J'en ai la 
conviction. Avec le staff, on a réalisé le maximum. Physiquement, tactiquement, 
techniquement. Je ne vois pas ce qu'on aurait pu faire de plus. Les joueurs 
savent exactement ce que j'attends d'eux. Maintenant, c'est à eux d'exprimer 
leurs qualités. » Des Aiglons qui ont fait abstraction de leurs états d'âme 
après le remaniement technique. Quasiment tout l'effectif a participé au pot 
d'adieu de Rohr. « Même si la décision prise par nos dirigeants fait mal au 
coeur, même s'il est difficile d'oublier trois années fantastiques et même si 
certains d'entre nous gambergent un peu pour la saison prochaine, nous savons 
tous où est la priorité, soutient le capitaine José Cobos. Samedi, il y aura 
onze guerriers avec tout le peuple niçois derrière eux. »